Graine de Star

4 décembre 2013

Buzz

 

Grand, brun, sourire charmeur aux lèvres. C’est le portrait que l’on pourrait faire de Zinedine Benchenine lorsqu’on le voit pour la première fois. A 17 ans, le jeune homme – Zino pour ses amis – tient le rôle de Chérif dans Vandal, d’Hélier Cisterne, sorti en salle le 9 octobre dernier. Pour l’OMJA, il revient avec enthousiasme sur sa première expérience cinématographique. Interview n°10.

 

OMJA : Peux-tu nous présenter ce film ?
Zinedine Benchenine :
« Vandal est le premier long métrage d’Hélier Cisterne, dans lequel il s’immerge dans l’univers du graffiti à travers la vie de Chérif, un adolescent qui essaye de se sortir du gouffre sur le plan scolaire et social. Pour ça, il finit par être envoyé chez son oncle en province et suit son cousin Thomas, joué par Emile Berling, dans un nouveau monde… Je n’en dis pas plus.

 

OMJA : Comment en es-tu venu à jouer le premier rôle ?
Z.B :
J’ai été repéré en 2011 suite à un casting sauvage au sein du Boxing Beats, mon club de boxe. Je me suis lancé en me disant que je n’avais rien à perdre et après les auditions, j’ai obtenu le rôle de Chérif. Ma première rencontre avec l’équipe a été très intimidante. Je ne m’y attendais pas du tout. Mais je crois qu’il y a un parallèle assez fort entre Chérif et moi sur le plan affectif. Chérif est un personnage qui suscite beaucoup d’émotions et qui oscille en permanence entre la colère et l’amour. C’est pareil pour moi… En plus, je correspondais aux critères physiques, donc ça tombait bien !

 

OMJA : C’est ton premier rôle au cinéma, comment as-tu géré la pression ?
Z.B :
J’apparais dans 99% des scènes, donc le film repose principalement sur moi. C’est une pression immense mais j’ai été très bien entouré. Je me suis dis que si les gens me faisaient confiance, je devais me montrer à la hauteur. Ça m’a libéré. De plus, j’ai la chance d’avoir signé chez Adéquat, une agence qui s’occupe de grands acteurs. C’est un milieu très intimidant mais j’ai toujours été soutenu.

 

OMJA : Quel est ton parcours concrètement ?
Z.B :
J’habite au Pont Blanc, j’ai 17 ans et je suis né le 08-08-1996 ! (rires) J’étais en 1ère STMG, mais j’avoue que j’ai mis la scolarité entre parenthèses pour pouvoir faire la promo du film… Avant ça, j’étais un peu perdu, mais je peux dire qu’aujourd’hui, c’est ma lumière. J’en reviens plus fort et je crois que j’ai trouvé ma voie.

 

OMJA : Comment s’est déroulé le tournage ?
Z.B :
Il y a eu d’abord quatre ou cinq mois de casting entre 2011 et 2012. Ensuite, le tournage a été bouclé en un peu plus d’un mois, ce qui est la norme pour ce genre de films. Pour rester dans les temps, on tournait 8 à 12h par jour, parfois de nuit pour les scènes de graff’. C’est beaucoup de travail, c’est parfois fatiguant, mais c’est vraiment intéressant.

 

OMJA : Cette expérience a-t-elle changé ton quotidien ?
Z.B :
Pas vraiment. Ca fait surtout plaisir à la famille et aux amis, et derrière, ça pousse. En fait, la seule chose qui pourrait avoir changé, c’est à la maison. On va dire que ma parole compte un peu plus qu’avant. C’est tout bénèf ! C’est une expérience qui m’a fait grandir, découvrir une nouvelle passion et de nombreuses bonnes personnes. J’ai vraiment kiffé. Comme je le disais, aujourd’hui, c’est la lumière dans ma vie et je reviens de cette aventure plus fort et mieux dans ma peau. J’ai même amélioré ma façon de parler et mon vocabulaire !

 

OMJA : Et avec les filles ?
Z.B :
(rires) Je n’y pense pas tellement. Je ne sais pas si les gens me perçoivent différemment mais je crois que tout le monde est resté vrai avec moi. Et quand je reçois des messages d’amis qui ont vu le film, ça me fait toujours plaisir. Je ne suis pas certain qu’on s’aperçoive lorsque l’on change, mais je n’ai pas l’impression d’avoir pris le melon. J’ai bien conscience que j’ai eu de la chance et que tout peut s’arrêter du jour au lendemain. Donc je prends les choses comme elles viennent et j’espère toujours rester le même.

 

OMJA : Quels sont tes projets en cours ?
Z.B :
J’ai eu d’autres propositions et j’ai été retenu pour un court métrage en décembre. Je fais aussi quelques castings. Sinon, j’ai été pré-sélectionné parmi les 32 Révélations de l’Académie des César. Il y a 16 filles et 16 garçons et la cérémonie aura lieu en 2014. Figurer dans cette liste, c’est déjà exceptionnel à mes yeux. Après, si j’arrive à être retenu dans les cinq derniers, je me dis que j’ai peut-être une chance… Après tout, il n’est pas interdit de rêver, même si je ne suis pas le favori ! (rires)

 

OMJA : Les fêtes sont proches. As-tu des vœux à formuler ?
Z.B :
Je me souhaite d’abord la santé, un bon entourage et pourquoi pas de l’argent ! Parce que, si Dieu veut, je pourrai prendre soin des miens et leur prouver que je les aime. Avec du matériel et surtout des mots qui viennent du cœur. Je voudrais aussi remercier tous les habitants d’Aubervilliers, le Boxing Beats et l’OMJA en particulier. Vous savez l’OMJA, j’y suis inscrit depuis toujours ! Ce sont des gens qui m’ont vu grandir et ça me fait très plaisir d’être VIP aujourd’hui pour une interview ! (rires)

 

OMJA : Pour conclure, que retiens-tu de cette expérience ?
Z.B :
Un film est un peu comme une peinture. C’est une œuvre qui reste. Parce que la fierté d’un homme, c’est de laisser quelque chose sur cette terre avant de la quitter. Alors même si l’aventure s’arrête demain, je suis très fier d’avoir pu réaliser cela dans ma vie. »

 

Propos recueillis par Koceila BOUHANIK

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