Dirty Dancing

28 août 2013

photo de groupe James Mangé

 

Pour la deuxième année consécutive, le secteur musique a organisé un échange entre de jeunes danseurs français et étrangers. Après leur séjour à Berlin, les adhérents de l’OMJA ont donc accueilli leurs homologues allemands à Aubervilliers pour un stage hip hop en juillet. Chassé-croisé de réactions franco-allemandes où l’enrichissement est le maître-mot.

 

 

Barou, 33 ans, animateur danse de l’OMJA

 

OMJA : Pourquoi avoir imaginé ce projet ?

Barou : « La danse est une discipline fédératrice. Les danseurs ont les mêmes codes et avec l’expression corporelle, on dépasse la barrière de la langue. Quand les jeunes s’expriment avec le corps, cela mène directement à l’échange. Le fait de travailler ensemble – mais avec une technique différente – est une excellente manière de progresser et une expérience enrichissante.

 

OMJA : Et en quoi consiste-t-il concrètement ?

Barou : Nous avons reçu neuf allemands de 15 à 23 ans et leurs deux accompagnateurs pendant une semaine. Il s’agit d’un projet commun avec le Centre français de Berlin. L’année dernière, nous avons organisé un voyage pour les jeunes de l’OMJA en Allemagne. Cette année, c’était donc au tour des allemands de venir.

 

OMJA : Comment se déroulaient vos journées ?

Barou : Les journées commençaient vers 11h avec l’échauffement. L’après-midi était réservé aux freestyles et aux cercles. On travaillait aussi sur les chorégraphies et des techniques plus amples. Dans la soirée, on organisait des sorties sur Paris. Le contact entre les jeunes était super. C’est l’esprit OMJA : on se débrouille pour que tout se passe bien ! »

 

 

Ivan, 35 ans, animateur du groupe allemand

 

OMJA : Que pensez-vous de la culture urbaine française ?

Ivan : « J’aime la culture urbaine à Paris et en France en général. Je la trouve très riche. En Allemagne, le hip hop a commencé à se développer depuis seulement 10 ou 15 ans. Il y a quelques années, quand tu rencontrais une personne qui portait un baggie, tu te sentais obligé de la saluer tellement c’était rare. Même si tu ne la connaissais pas, il y avait ce sentiment d’appartenir à un clan. En Allemagne, il faut savoir que les différentes cultures sont plus cloisonnées, il y a moins de mélange à cause de la disposition des habitations, et la barrière de la langue parfois.

 

OMJA : Que peut apporter ce type d’échange ?

Ivan : Dès le départ, il y a eu une bonne entente, une unité. En 2012, le Centre culturel de Berlin avait mis à disposition une cuisine, une salle de danse, un jardin et même un terrain de basket. Donc on se sentait comme à la maison ! A la fin du séjour, on a organisé un battle : le Hip Hop Mix Drum. L’évènement a rassemblé 40 danseurs et près d’une centaine de spectateurs. C’est très enrichissant pour les jeunes. Et moi, je peux perfectionner mon français ! (rires) »

 

 

Sarah, 17 ans, jeune de l’OMJA

 

OMJA : Pourquoi avoir participé à cet échange de danse ?

Sarah : « Je danse depuis l’âge de 6 ans. J’ai pratiqué plusieurs styles comme le classique, le moderne jazz, le contemporain, les claquettes et le hip hop. Je danse depuis 2008 avec l’OMJA et je fais partie du groupe « Enjoy » de James Mangé. J’ai aussi participé au premier échange en 2012. C’était la suite logique !

 

OMJA : Tes impressions de l’Allemagne ?

Sarah : Le séjour était très enrichissant. On était avec les allemands du matin au soir et il y avait une bonne ambiance. On a été donc très content de les retrouver. On ne se sent pas dépaysé en Allemagne, mais ce qui m’a le plus marqué, c’est la différence de prix ! Tout est moins cher. Sinon, les gens ont l’air plus ouverts d’esprit. On croise des personnes avec les cheveux rouges, qui sont tatouées, etc. Là-bas, personne ne te regarde de travers parce que tu portes une jupe qui est trop courte à leurs yeux.

 

OMJA : Et sur ce stage ?

Sarah : Les approches sont différentes. En Allemagne, on travaille beaucoup plus le freestyle et la personnalité. On est plus sur la musique. En France, c’est plus basé sur la chorégraphie, la danse en elle-même. »

 

 

Elias, 16 ans, jeune du groupe allemand

 

OMJA : Comment as-tu intégré ce projet ?

Elias : « Je danse avec l’association d’Ivan depuis l’âge de 12 ans. En 2012, rencontrer de nouvelles personnes, échanger et danser avec elles m’a beaucoup plu. C’est enrichissant car j’ai l’impression que le niveau est meilleur en France.

 

OMJA : Comment communiquez-vous entre jeunes ?

Elias : On se parle en anglais et par gestes. On a retrouvé l’ambiance que l’on avait à Berlin. Tout le monde est à l’aise, il y a pas de différence entre nous, à part la langue. Mais ce n’est pas grand-chose, on arrive à s’y faire. Après le séjour en Allemagne, on avait gardé contact et on communiquait sur Facebook. Mais heureusement qu’il y a le traducteur Google ! (rires)

 

OMJA : Tes impressions de la France ?

Elias : Les gens sont sympas, ils rigolent beaucoup et profitent de la vie. Je me vois bien habiter ici parce que ça ressemble à mon quartier à Berlin. C’est multiculturel. Ici, il y a beaucoup de nationalités et de mélanges, bien plus qu’en Allemagne. D’ailleurs, on me prend pour un français (Elias est métis, ndlr) !

 

Propos recueillis par K.B, H.C et M.B

 

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